Écrit par Curtis Cusinato, Marshall Eidinger and Ashley White
Le paysage canadien des fusions et réponses est un paysage d’optimisme réservé alors que 2022 tire à sa fin et que nous nous tournons vers une nouvelle année. Malgré l’incertitude sur le marché, le Canada demeure le foyer d’actifs attrayants et de négociateurs dynamiques. Nous nous attendons à ce que les transactions de fusions et acquisitions en 2023 voient une activité impressionnante dans des secteurs tels que la technologie et les logiciels, les sources d’énergie renouvelables et alternatives (en particulier l’éolien, le solaire, l’hydrogène et le stockage d’énergie), les métaux de batterie dans le secteur minier, les soins de santé et l’agro-industrie. Le marché intermédiaire du Canada demeure résilient et nous nous attendons à ce que cela se poursuive en 2023, bien qu’avec une approche plus prudente.
Les tendances dans les opérations de fusions et acquisitions au Canada à surveiller au début de 2023 comprennent :
- une hausse des transactions privées dans de multiples secteurs et capitalisations boursières;
- l’intérêt continu des sociétés de capital-investissement pour le marché intermédiaire canadien, avec un examen plus minutieux des objectifs d’acquisition et des délais d’achèvement plus longs;
- la possibilité d’une plus grande activisme des actionnaires; et
- une augmentation des opérations de fusions et acquisitions en difficulté.
Activités canadiennes de fusions et acquisitions au T4 et à l’année 2022
Tous les chiffres sont conformes aux données de Bloomberg (transactions annoncées, conclues ou en cours, à l’exclusion de celles qui ont été résiliées ou retirées) en dollars américains au 28 décembre 2022.
Le volume de fusions et réponses a augmenté au quatrième trimestre de 2022 pour atteindre 68,5 milliards de dollars, contre 63,1 milliards de dollars au T3. L’ensemble de l’année 2022 a vu un volume total de fusions et réponses de 287,2 milliards de dollars sur 3 432 transactions. Le T1 a été le plus actif, tandis que le nombre de transactions a diminué progressivement chaque trimestre cette année.
Novembre a été le mois le plus occupé cette année en volume de fusions et services, avec 52,5 milliards de dollars. Il a été précédé et suivi par les mois les moins actifs, avec 7,6 milliards de dollars en octobre et 8,3 milliards de dollars en décembre.
Fusions et réponses canadiennes par secteur en 2022
Les FPI ont ouvert la voie en ce qui concerne le volume de fusions et services canadiens par secteur avec 32,67 milliards de dollars en transactions. Les banques étaient les suivantes, avec certaines des plus grandes transactions de 2022. Ensemble, les secteurs des services bancaires et des services financiers diversifiés ont représenté une activité de 44,23 milliards de dollars, soit l’une des années les plus occupées pour les activités de fusions et acquisitions dans le secteur canadien des services financiers de mémoire récente, avec plusieurs transactions très médiatisées.
Les logiciels se trouvaient à la cinquième place, dominés par 13 milliards de dollars dans les logiciels d’application et 5,7 milliards de dollars dans les logiciels d’entreprise. Il y avait plus de volume dans d’autres sources d’énergie que dans le pétrole et le gaz - et ensemble, les secteurs ont totalisé 29,26 milliards de dollars en transactions. L’exploitation minière a enregistré un volume de plus de 11 milliards de dollars, avec le nombre de transactions le plus élevé en 2022.
Possibilités de fusions et d’intégrations au Canada par secteur en 2022 et attentes pour 2023
- Exploitation minière : Nous prévoyons le potentiel d’activités de fusions et acquisitions significatives dans le secteur minier au cours des douze prochains mois. Bien que l’industrie demeure soumise à des vents contraires macroéconomiques généraux dus à l’inflation et à des taux d’intérêt plus élevés, la demande de minéraux critiques – ainsi que de composants de métaux de base nécessaires pour alimenter l’intérêt croissant pour la décarbonisation et l’électrification dans des secteurs tels que l’industrie automobile (qui se prépare à atteindre des objectifs ambitieux de production de VE dans le monde entier) – reste robuste. La hausse des prix des produits de base pourrait également servir de catalyseur supplémentaire pour les fusions-actions stratégiques, opportunistes ou axées sur la croissance. En 2022, le T4 a connu le plus grand volume dans l’exploitation minière et le nombre de transactions a été stable tout au long de l’année.
- Énergie : L’activité de fusions et acquisitions dans le secteur traditionnel du pétrole et du gaz en 2022 a été quelque peu prudente, principalement en raison des sociétés qui cherchent à étendre leurs actifs de base (les sociétés d’E&P vendant des actifs non essentiels dans leurs portefeuilles en amont), en renforçant l’échelle pour réaliser des synergies et en se diversifiant vers le gaz naturel (y compris les biocarburants). L’appréciation rapide des prix des produits de base au premier semestre de 2022 a contribué à un blocage de l’activité de fusions et acquisitions pétrolières et gazières, qui a connu une certaine augmentation de l’activité une fois les prix stabilisés. Toutefois, l’instabilité générale des prix des produits de base au cours de l’année, entre autres questions, a généralement laissé l’activité de fusions et acquisitions en sourdine par rapport aux années précédentes. En 2023, nous nous attendons à ce qu’un plus grand nombre d’investisseurs et d’entreprises au Canada cherchent à établir des partenariats et des coentreprises pour créer un avantage concurrentiel (y compris des investissements significatifs en actions par les communautés autochtones) et à ce que l’accent continue d’être mis sur l’atteinte des objectifs ESG, dans chaque cas par le biais d’acquisitions stratégiques et de levées de fonds pour faire avancer les projets de développement.
- Énergie de remplacement : L’activité de fusions et acquisitions dans le secteur des énergies de remplacement a augmenté et en 2022 a vu une abondance d’accords internationaux conclus par des investisseurs canadiens, principalement axés sur le réseau et le transport propres, l’énergie solaire, l’énergie éolienne et l’hydroélectricité. La demande de sources d’énergie de remplacement devrait générer plus d’activité de transaction en 2023 dans l’ensemble des industries. Nous nous attendons à ce que cela, combiné aux objectifs de décarbonisation des gouvernements au Canada et dans le monde, permettra aux entreprises de continuer à diversifier leurs portefeuilles et de rechercher des opportunités d’investissement dans des actifs renouvelables à forte croissance en 2023.
- Technologie : Malgré les récentes baisses très médiatisées des valorisations des entreprises technologiques, en 2022, le secteur de la technologie a démontré une activité de fusions et acquisitions robuste, le secteur des logiciels à lui seul enregistrant une valeur de transaction de 19,3 milliards de dollars américains sur 280 transactions. Le secteur reste mûr pour de futures activités de fusions et acquisitions reposant en grande partie sur une désirabilité continue pour la transformation numérique et une efficacité accrue parmi les entreprises de tous les secteurs. L’intérêt particulier pour la cybersécurité, l’analyse de données, la santé numérique, l’intelligence artificielle, l’apprentissage automatique et l’informatique en nuage représentent d’importantes opportunités non réalisées pour stimuler une croissance rapide sur des horizons temporels à court et à long terme.
- Soins de santé : La consolidation continue (« roll-ups ») des cliniques et des cabinets privés, des fournisseurs de soins spécialisés et des groupes de services de santé a créé et continuera de créer des vents contraires de fusions et réponses dans l’industrie. De même, un mouvement constant vers la numérisation de la santé a mis la pression sur les entreprises pour qu’elles ajoutent des services à effet d’accroissement pour les plans de croissance futurs. Dans le secteur des sciences de la vie, l’industrie canadienne du cannabis a commencé à mûrir et à forcer les entreprises, en difficulté ou non, à se regrouper pour consolider leurs bilans ou gagner des parts de marché. Dans le même ordre d’importance, la réforme juridique du cannabis aux États-Unis pourrait entraîner d’autres activités de fusions et acquisitions au nord de la frontière. L’attention mondiale sur l’industrie des psychédéliques a créé une activité de fusions et acquisitions alors que les participants au marché cherchent à se départir d’actifs non essentiels et / ou à se combiner avec des concurrents stratégiques.
- Agro-industrie et alimentation : En raison de leur contre-cyclicité relative, l’agro-industrie et les industries alimentaires continuent d’intéresser les acheteurs de capital-investissement car, dans certains cas, les entreprises familiales cherchent à monétiser les actifs détenus de longue date. Des thèmes mondiaux tels que l’inflation et la sécurité alimentaire et la rareté continuent d’inciter davantage les acheteurs à effectuer des transactions à des niveaux constants.
Tendances à surveiller au Canada en 2023
- Transactions privées: Une légère hausse est attendue des petites, moyennes et grandes capitalisations par les acheteurs financiers, stratégiques et opportunistes. Cela comprend les acheteurs nationaux et étrangers d’actifs canadiens étant donné l’existence de cibles d’opérations sous-évaluées dans de multiples industries, en particulier la technologie.
- Capital-investissement : L’intérêt du capital-investissement dans le marché intermédiaire continuera probablement d’abonder avec les entreprises locales et étrangères, car des actifs attrayants demeurent disponibles sur le marché canadien. Les fonds excédentaires restent en marge de la mobilisation, mais nous nous attendons à voir un examen plus approfondi des objectifs d’acquisition et des délais d’achèvement plus longs pour les transactions en 2023. Nous nous attendons également à une activité continue dans les transactions secondaires de capital-investissement après une année 2022 relativement occupée.
- Activisme des actionnaires : Les campagnes des actionnaires activistes ont augmenté au second semestre de 2022 malgré une baisse globale d’une année à l’autre. Néanmoins, les propositions d’actionnaires ont plus que doublé de 2021 à 2022, ce qui suggère un potentiel pour plus d’activisme en 2023 alors que les concluants cherchent d’autres moyens de libérer de la valeur.
- Fusions et acquisitions en difficulté, restructuration et insolvabilité : On s’attend généralement à ce que le marché canadien entre dans un cycle de difficultés après les dernières années et à ce que les ventes en difficulté soient une partie accrue de l’activité de fusions et acquisitions de 2023. On s’attend à une augmentation des possibilités d’actifs en difficulté compte tenu de l’émergence non seulement de plusieurs industries émergentes très volatiles, mais aussi d’autres industries traditionnelles qui connaissent maintenant des trajectoires incertaines. Nous croyons que cette incertitude, parmi d’autres variables, offrira de plus grandes ouvertures en difficulté aux investisseurs potentiels en difficulté au Canada en 2023, en particulier dans l’immobilier commercial, le commerce de détail et certaines autres industries émergentes, y compris les industries du cannabis et de la cryptographie.
Regard vers 2023
Il n’est pas surprenant que l’activité des fusions et acquisitions au Canada ait diminué par rapport à l’année record de 2021. Les entreprises et les investisseurs ont été confrontés à un ensemble unique de défis qui se sont succédé rapidement en 2022 : l’inflation, la hausse des taux d’intérêt, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le manque de stabilité des prix des produits de base, la compression ou le déplacement des chaînes d’approvisionnement, les problèmes de capacité et la possibilité d’une récession. Les organismes de réglementation aux États-Unis et au Canada ont également continué de resserrer leurs processus d’examen en 2022 et ont utilisé plus facilement leurs pouvoirs d’application de la loi, ce qui a entraîné des retards dans les ententes et une conditionnalité accrue. Malgré ces défis, 2022 a tout de même été une année solide pour les fusions et réponses au Canada par rapport aux périodes historiques.
Bien que ces pressions persistent en 2023, nous nous attendons à ce que l’activité de fusions et acquisitions soit positive avec une activité impressionnante dans certains secteurs, notamment la technologie et les logiciels, les métaux de batterie dans le secteur minier, les soins de santé et l’agro-industrie. Étant donné que la transformation énergétique au Canada en est à un stade relativement précoce, elle est bien placée pour attirer l’intérêt des investisseurs en 2023, particulièrement en ce qui concerne les biocarburants, le captage, l’utilisation et le stockage de l’hydrogène et du carbone.
La pratique Fusions et acquisitions deBennett Jones couvre tous les secteurs, en particulier ceux qui stimulent l’économie canadienne. Pour discuter des développements et des opportunités qui façonnent le paysage canadien des fusions et réponses, veuillez contacter les auteurs.
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