Le présent document d’accompagnement des Fall 2021 Economic Outlook met l’accent sur le marché du travail canadien. Plus précisément, les principaux attributs du marché du travail actuel; les principales lacunes du marché du travail et leurs causes profondes; et des stratégies qui pourraient être adoptées par les entreprises et les gouvernements pour combler ces lacunes. Le Canada a l’occasion, après une forte reprise, de corriger les lignes de faille de longue date sur le marché du travail et de prendre des mesures pour créer de bons emplois, de bons salaires et la prospérité économique.

Faits saillants

• Il y a des nouvelles positives dans les Perspectives économiques de l’automne 2021, car l’emploi est revenu aux niveaux d’avant la pandémie. Il reste des poches du marché du travail qui ne se sont pas complètement rétablies, y compris les travailleurs âgés. Toutefois, les femmes participent maintenant au marché du travail à un taux plus élevé qu’avant la pandémie. 
• À la suite de cette reprise, le gouvernement a commencé à réduire progressivement ses programmes de soutien aux travailleurs et aux employeurs, les autres programmes expirant en mai 2022. 
• La pandémie a creusé l’inégalité des revenus. Les travailleurs à revenu élevé étaient plus susceptibles d’occuper un emploi et de recevoir des augmentations de salaire pendant la pandémie que les travailleurs à faible revenu. De plus, de nombreux travailleurs des « services essentiels » n’ont pas été en mesure de profiter d’une prime de risque, car bon nombre d’entre eux étaient enfermés dans des conventions collectives. Avec ces conventions collectives qui arrivent maintenant à échéance, une demande accrue de main-d’œuvre et des taux d’inflation plus élevés, les travailleurs chercheront à obtenir des augmentations salariales plus élevées en 2022, bien qu’il reste à voir si cela se traduira par une réduction de l’inégalité des revenus. 
• L’un des résultats les plus importants de la pandémie sur le marché du travail est qu’elle a exacerbé les pénuries de main-d’œuvre préexistantes. Avant la pandémie, le Canada a connu des pénuries de main-d’œuvre, en grande partie en raison des tendances démographiques qui influent sur la taille de la population en âge de travailler, et d’un décalage entre les compétences des chômeurs et les compétences requises pour les emplois vacants. Les pénuries dans les secteurs de la technologie et des soins de santé sont devenues aiguës en raison de l’augmentation de la demande pendant la pandémie. De plus, la population active canadienne connaît maintenant une pénurie de travailleurs peu qualifiés à des salaires qui étaient suffisants pour libérer le marché avant la pandémie. 
• Afin de remédier aux pénuries de main-d’œuvre, l’investissement des secteurs public et privé dans la formation axée sur les compétences demeure une stratégie clé. De plus, il sera important d’améliorer notre stratégie en matière d’immigration afin de : réduire les obstacles qui empêchent les nouveaux immigrants d’utiliser leurs compétences; accélérer le processus d’immigration; et augmenter le nombre absolu d’immigrants. Enfin, une stratégie visant à encourager les travailleurs âgés à retourner sur le marché du travail et à les retenir au-delà de 65 ans augmenterait l’offre de main-d’œuvre. 
• Un autre résultat important de la pandémie est qu’elle a exacerbé le défi de la productivité du travail au Canada. Avant la pandémie, le taux de croissance de la productivité du travail au Canada était à la traîne par rapport à d’autres pays de l’OCDE. La productivité du Canada s’est détériorée pendant la pandémie, tant par rapport aux États-Unis que par rapport aux États-Unis. 
• Pour remédier au niveau et à la croissance de la productivité au Canada, il faut une stratégie à plusieurs volets, avec des investissements des secteurs public et privé dans le capital humain et physique, la R-D et l’innovation. L’expansion et la diversification du commerce ainsi que la réduction des obstacles au commerce intérieur peuvent apporter une contribution importante. Le régime fiscal mérite qu’on s’y attarde. Une institution comme celle qui existe en Australie et au Royaume-Uni et qui fait des recherches, surveille et donne des conseils sur les mesures à prendre pour améliorer la productivité pourrait être utile au Canada.
• Avec le retour à un niveau d’emploi élevé au Canada, il y a maintenant un besoin et une occasion unique de corriger les lignes de faille de longue date du marché du travail et d’offrir de bons emplois, de bons salaires et la prospérité économique.