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Un nouveau traité international sur la propriété intellectuelle et le savoir autochtone et son impact potentiel sur l’innovation agricole canadienne

21 juin 2024

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Écrit par Lorelei Graham et Vincent de Grandpré

Le 24 mai 2024, après près de 25 ans de négociations, l’Office mondial de la propriété intellectuelle (OMPI) a annoncé que les États membres, y compris le Canada, avaient convenu d’une nouvelle Traitaty on Intellectual Property, Genetic Resources and Associated Traditional Knowledge. Ce traité est une première étape attendue depuis longtemps pour aborder la relation entre la propriété intellectuelle (PI) sur les ressources génétiques et les connaissances traditionnelles autochtones connexes.

Principales dispositions du Traité

Le Traité vise à améliorer la transparence et la qualité du système des brevets et à empêcher la délivrance par erreur de brevets pour des inventions qui ne sont ni nouvelles ni inventives compte tenu des ressources génétiques ou des savoirs traditionnels autochtones connexes. À cette fin, le Treaty prévoit que chaque État contractant exige prospectivement que les déposants de demandes de brevet revendiquant une invention « fondée sur » des « ressources génétiques » divulguent le pays d’origine des ressources génétiques ou, si cela n’est pas connu, la source des ressources génétiques (article 3.1). Chaque État contractant doit également exiger des déposants dont les inventions sont fondées sur des connaissances traditionnelles associées aux ressources génétiques qu’ils divulguent l’identité des peuples autochtones ou de la communauté locale qui a fourni les savoirs traditionnels associés aux ressources génétiques (article 3.2).

La « ressource génétique » est définie au sens large comme « tout matériel d’origine végétale, animale, microbienne ou autre contenant des unités fonctionnelles d’hérédité » ayant une valeur réelle ou potentielle. En outre, une invention revendiquée est « fondée sur » une ressource génétique si elle « doit avoir été nécessaire pour l’invention revendiquée », et l’invention revendiquée dépend des propriétés spécifiques des ressources génétiques et/ou des savoirs traditionnels associés à ces ressources génétiques.

Le traité prévoit que chaque partie contractante mettra en place des mesures juridiques, administratives et/ou politiques « appropriées, efficaces et proportionnées » pour remédier à la non-divulgation des informations requises sur l’origine ou la source des ressources génétiques.  Toutefois, aucun État contractant n’invalidera ou ne rendra inapplicables les droits de brevet conférés uniquement sur la seule base de la non-divulgation par un déposant des informations requises par le traité (article 5).

Le Traité comprend également des dispositions-cadres sur la création d’une assemblée de parties contractantes pour traiter du maintien et du développement du Traité, que les États contractants conviennent d’examiner quatre ans après son entrée en vigueur. Le traité reconnaît que les parties contractantes peuvent également établir des systèmes d’information, y compris des bases de données sur les ressources génétiques et les savoirs traditionnels associés aux ressources génétiques (article 6).

Le Traité entrera en vigueur lorsque 15 États admissibles le ratifieront. Il reste à voir si et quand le Canada le fait, ou quand il adoptera une loi de mise en œuvre.

Comment vous pouvez vous préparer maintenant

Les principales industries canadiennes, y compris l’agriculture, peuvent se préparer à se conformer au nouveau Traité en prenant certaines des mesures suivantes :

  1. Understand the Treaty : Examiner les dispositions relatives à la nouvelle exigence de divulgation pour les déposants de demandes de brevet dont les inventions sont fondées sur des ressources génétiques et/ou des savoirs traditionnels autochtones connexes.
  2. Identifier les ressources génétiques pertinentes et les connaissances traditionnelles autochtones : Déterminez si le travail de votre organisation implique des ressources génétiques ou des connaissances traditionnelles associées qui devraient être divulguées. Le matériel génétique est défini au sens large et comprend certainement les plantes médicinales, les cultures et les races animales.
  3. Trace the origin : Documenter le pays d’origine ou la source des ressources génétiques et les peuples autochtones ou la communauté locale qui ont fourni tout savoir traditionnel connexe qui était nécessaire pour arriver à l’invention.
  4. Develop compliance procedures : While Canada’s implementation of the Treaty may be years away, start establishing internal procedures to document the origin of genetic resources and of any associated Indigenous knowledge.  
  5. Stay informed : Restez au courant de la mise en œuvre du Traité au Canada, y compris de toute consultation qui pourrait avoir lieu avant la rédaction de la loi de mise en œuvre.

Le nouveau traité de l’OMPI pourrait devenir particulièrement important au Canada compte tenu de sa riche biodiversité et de ses nombreux peuples autochtones. Pour discuter de l’impact potentiel du Traité sur votre organisation, veuillez contacter Lorelei Graham ou Vincent M. de Grandpré.  

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