L’économie canadienne entre en 2022 avec de solides progrès dans la reprise après la pandémie. En septembre, l’emploi est revenu à son niveau d’avant la COVID. Le PIB devrait récupérer ses pertes avant la fin de 2021.
Dans les Perspectives économiques Bennett Jones de l’automne 2021, nous examinons comment la croissance durable de notre économie à long terme nécessitera une collaboration exceptionnelle entre les secteurs public et privé, dans le cadre d’une stratégie de croissance.
La croissance exigera également une réponse accélérée aux défis structurels du vieillissement de la population, de la numérisation de l’économie et des changements climatiques.
Nos perspectives de base d’ici la fin de 2023 reflètent le jugement selon lequel les perturbations et les goulots d’étranglement de l’approvisionnement mondial diminueront et auront largement disparu d’ici le début de 2023.
La Banque du Canada a mis fin à son programme d’assouplissement économique, tout en maintenant son taux directeur à 0,25 % jusqu’à ce que les capacités inutilisées de l’économie y parcourent. Le soutien du gouvernement à l’économie a été considérablement réduit, mais il demeure important.
L’économie canadienne devrait connaître une croissance robuste à court terme, avant de décélérer graduellement pour atteindre un taux proche du potentiel d’ici la fin de 2023. Le PIB réel devrait croître de 4,6 % en 2022 (du T4 au T4) et de 2,3 % en 2023.
D’ici la fin de 2023, la production au Canada sera d’environ 6,9 % plus élevée qu’à la fin de 2019.
Selon ce scénario, l’inflation mesurée par l’état de référence tombera à un peu plus de 2 % d’ici la fin de 2022 et y restera en 2023. La Banque du Canada commencera probablement à relever son taux directeur au printemps ou au début de l’été, et le portera à 0,75 % d’ici la fin de 2022 et à 1,75 % d’ici la fin de 2023.
Les risques pour les perspectives du Canada sont essentiellement les mêmes que pour l’économie mondiale, donc principalement à la baisse, surtout en 2022.
Les présentes Perspectives économiques sont publiées conjointement avec des articles d’accompagnement rédigés par des collègues du groupe Groupe des politiques publiques examinant, respectivement, le marché du travail, l’environnement commercial, l’énergie et le climat et la numérisation dans le secteur financier.
Nos marchés du travail se sont en grande partie remis de la pandémie, mais les pressions qui existaient avant la COVID ont repris et ont même été exacerbées. Les preuves de pénuries de main-d’œuvre sont maintenant plus répandues, allant des professions hautement qualifiées aux professions peu qualifiées. La réponse de la politique et du marché peut inclure l’augmentation de l’offre de main-d’œuvre: encourager les travailleurs âgés à rester sur le marché du travail, à l’âge de 65 ans et au-delà, et renforcer notre recrutement de travailleurs du savoir en matière d’immigration en veillant à ce que leurs titres de compétences soient correctement et rapidement reconnus. Étant donné que la pénurie de main-d’œuvre est également un problème d’inadéquation des compétences, il faut également accroître les efforts des secteurs public et privé, et un plus grand succès, dans la formation axée sur les compétences qui contribueront également à accroître la productivité de la main-d’œuvre.
À la sortie de la COP26 à Glasgow, les dirigeants des secteurs public et privé mondiaux ont affirmé des objectifs climatiques ambitieux, y compris des réductions profondes des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 et des émissions nettes nulles vers le milieu du siècle. À ce jour, les plans des économies mondiales ne sont pas alignés sur leurs engagements politiques, et les projections montrent que le monde est encore loin d’atteindre ses objectifs. Le Canada, en particulier, a des objectifs ambitieux, mais il est encore essentiellement dans les starting-blocks sur la réduction des émissions. Pour obtenir les investissements nécessaires et conduire le changement, il faut s’appuyer sur les forces de la technologie, des marchés et des politiques qui fonctionnent ensemble et qui comblant les lacunes critiques. Pour progresser durablement, il faut agir simultanément et en collaboration sur un certain nombre de leviers politiques et commerciaux : mesure et divulgation des émissions, investissement, innovation et commerce.
En ce qui concerne le commerce, il est clair, que ce soit sous le président Trump ou le président Biden, que les États-Unis géreront les problèmes avec leurs partenaires sur la base moins de principes cohérents que de calculs politiques nationaux. L’administration démontrant également un intérêt pour la gestion du commerce, en particulier avec la Chine, par rapport à un cadre multilatéral qui encourage une concurrence ouverte sur les marchés internationaux, le positionnement du Canada auprès de ses principaux partenaires commerciaux est rendu encore plus difficile. Il est nécessaire d’intensifier la défense de nos intérêts aux États-Unis tout en intensifiant les efforts de diversification de nos échanges commerciaux. Alors que la Chine envisage de se joindre au Partenariat transpacifique ou au PTPGP, il devrait y avoir une évaluation intransigeante quant à savoir si, oui ou non, elle est prête à réformer sérieusement ses pratiques nationales qui faussent les échanges. S’il y a des signaux positifs, le Canada pourrait appuyer la décision des membres du PTPGP d’ouvrir des négociations comme levier pour mettre à l’épreuve cette détermination et rétablir notre propre relation avec la Chine.
Alors que tous les défis ci-dessus sont envisagés, l’économie est également re-câblée grâce au développement et à l’application continus des réseaux, des données, de l’automatisation et de l’intelligence artificielle. La banque et la finance sont un exemple frappant d’un secteur qui nécessitera des investissements soutenus dans la numérisation dans le cadre d’un cadre politique favorable. Les crypto-monnaies font la une des journaux, mais il existe un profond courant de changement entraîné par les technologies financières qui peuvent favoriser une plus grande concurrence et offrir des avantages aux ménages et aux entreprises, petits et grands. Certaines initiatives, y compris un système de paiements modernisé et un système bancaire ouvert, pourraient être réalisées rapidement. À l’avenir, un dollar numérique émis par la Banque du Canada pourrait faire partie du paysage financier. Notre rapport publié précédemment, Le Canada et la numérisation de l’argent, fait le point sur les développements internationaux dans les paiements numériques et l’argent, examine l’état des progrès au Canada et élabore des conseils pour les décideurs, les organismes de réglementation et les participants au marché.