L’hydrogène a attiré l’attention des décideurs canadiens et des acteurs de l’industrie. Notamment, le gouvernement canadien a annoncé en juin 2020 une stratégie nationale sur l’hydrogène à venir, et le gouvernement de l’Alberta a dévoilé son
Dans notre article précédent,
Dans le cadre de la vision et de la stratégie du gaz naturel de l’Alberta, l’Alberta cherche à s’engager dans la production d’hydrogène à grande échelle avec captage, utilisation et stockage du carbone (CCUS) grâce au déploiement de diverses utilisations de l’hydrogène dans la province d’ici 2030. D’ici 2040, l’Alberta vise à exporter de l’hydrogène à l’échelle nationale et mondiale. Dans le cadre de notre série Nouveau économie d’énergie, nous avons commenté
La vision et la stratégie du gaz naturel ont été suivies par le Alberta Petrochemicals Incentive Program (APIP), un programme d’incitation visant à stimuler les industries pétrochimiques, y compris la production d’hydrogène. Pour plus de détails sur l’APIP, veuillez consulter notre article,
Le 16 novembre 2020, l’accélérateur de transition a publié son rapport final, Building a Transition Pathway to a Vibrant Hydrogen Economy in the Alberta Industrial Heartland (le « rapport »). Le rapport est l’aboutissement des travaux de l’Alberta Industrial Heartland Hydrogen Task Force, un groupe multidisciplinaire dirigé par cinq municipalités formant l’AIH : la ville d’Edmonton, la ville de Fort Saskatchewan, le comté de Strathcona, le comté de Lamont et le comté de Sturgeon.
Le rapport décrit comment établir une économie de l’hydrogène au Canada, en recommandant de mettre l’accent sur les nœuds d’hydrogène sous-régionaux. Il s’agit de municipalités et de corridors de transport spécifiques avec des approvisionnements fiables en hydrogène à faible coût, des marchés de consommation importants et des moyens rentables pour relier les deux. Chaque nœud visera à développer des économies locales de l’hydrogène économiquement autosuffisantes, qui pourront ensuite être connectées à mesure que les secteurs nationaux et mondiaux de l’hydrogène se développeront. Le rapport salue l’AIH comme un emplacement de choix pour le premier nœud d’hydrogène du Canada.
L’AIH est un excellent candidat pour le premier nœud d’hydrogène du Canada, car il produit actuellement environ 2,25 kilotonnes d’hydrogène par jour, dispose d’un pipeline d’hydrogène en exploitation dans le sol, ainsi que de deux pipelines de dioxyde de carbone. En outre, les entreprises actives dans les utilisations existantes de l’hydrogène sont situées à proximité les unes des autres, et la région AIH contient des formations géologiques adaptées au CCUS, ce qui est essentiel pour la plupart des productions d’hydrogène bleu.
Bien que la majorité de l’hydrogène actuellement produit dans l’AIH soit de l’hydrogène gris, il existe trois installations produisant de l’hydrogène bleu : la raffinerie Shell Scotford, la raffinerie Northwest et l’usine d’engrais Nutrien. Environ les deux tiers de l’hydrogène produit sont actuellement utilisés comme matière première pour la valorisation et le raffinage du bitume et du pétrole brut, l’autre tiers étant vendu sur le marché libre pour d’autres utilisations telles que la production d’engrais.
En bref, l’AIH a déjà mis en place une production importante d’hydrogène à faible coût et l’infrastructure de distribution et de séquestration existante.
Comme il est indiqué dans le rapport, la demande est en fin de compte le moteur d’une transition énergétique. Il doit y avoir une demande suffisante d’hydrogène pour soutenir les coûts de production et d’infrastructure. Le rapport a identifié trois secteurs qui pourraient fournir la demande d’hydrogène nécessaire pour réaliser un nœud d’hydrogène dans l’AIH:
L’un des principaux avantages du PAGHRI en tant que premier nœud d’hydrogène potentiel du Canada est l’existence d’une infrastructure énergétique importante, y compris des pipelines et des puits. Nous avons déjà commenté le potentiel de réaffectation des puits de pétrole existants dans notre série en deux parties
En particulier, l’AIH compte un nombre important de gazoducs abandonnés, de gazoducs débranchés et de pipelines de carburéacteur abandonnés. Ces pipelines pourraient être réutilisés pour transporter de l’hydrogène dans la région. De plus, l’AIH dispose d’un pipeline d’hydrogène existant (le pipeline d’hydrogène d’Air Products) et d’une infrastructure CCUS (l’Alberta Carbon Trunk Line et le Shell Quest Project), ce qui crée un potentiel de croissance de la production d’hydrogène bleu.
Le rapport conclut en fin de compte que l’AIH possède « la plupart, sinon toutes les caractéristiques nécessaires pour justifier la création d’un nœud d’hydrogène », et prévoit un potentiel de marché de 100 milliards de dollars par année pour l’hydrogène, y compris les revenus nationaux et les exportations internationales, sur la base de l’engagement du Canada à atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050. Pour nos commentaires sur les initiatives du Canada en matière de changement climatique et le projet de loi C-12 récemment publié, veuillez consulter notre article, Le gouvernement fédéral présente le projet de loi C-12 pour rendre obligatoires les exigences de zéro émission nette de 2050.
Le rapport contient également un certain nombre de recommandations, notamment :
La conclusion du rapport est de développer une économie canadienne de l’hydrogène en établissant d’abord de petits nœuds d’hydrogène autosuffisants. L’AIH est le candidat de choix pour le premier nœud d’hydrogène du Canada, et pour saisir cette opportunité, le soutien de l’industrie, du public et du gouvernement est nécessaire. Pour établir un nœud d’hydrogène dans l’AIH, des incitations à créer une demande d’hydrogène sont nécessaires. De plus, la réaffectation de l’infrastructure énergétique existante réduira le coût de l’approvisionnement en hydrogène sur le marché. Tous les yeux sont maintenant tournés vers le gouvernement fédéral alors que nous attendons de voir comment la stratégie nationale sur l’hydrogène façonnera le développement de l’économie canadienne de l’hydrogène.
Bennett Jones est très engagé dans les développements énergétiques émergents. Si vous avez des questions concernant les opportunités d’affaires de l’hydrogène, n’hésitez pas à contacter un membre du Regulatory ou Énergie .